Neuchâtel
1814 La Tour-de-Peilz, VD
2016
Concours
Fabrice Agustoni, Samuel Maire, Charlotte Viarouge
AASN
Le site de l’école de Courbet se situe en limites de différentes étapes de construction de la ville de la Tour-de Peilz. A proximité immédiate de l’enceinte médiévale qui définissait la limite nord du bourg, la nouvelle école est stratégiquement placée ; jouxtant l’axe piéton nord-sud entre la gare et le port et dans le prolongement des programmes scolaires existants datant des XIXème et XXème siècles.
Le parti de proposer trois bâtiments distincts permet de décomposer le programme et de construire des ouvrages qui se mettent dans un rapport d’échelles avec leurs voisins tout en séparant les affectations. Cela permet d’envisager des exploitations simultanées grâce à des entrées séparées et claires en rapport avec les flux existants et n’entrant pas en conflits les unes avec les autres. La trame orthogonale sur laquelle se positionnent les bâtiments est régie par le contexte urbain.
L’articulation des 3 volumes permet à chacun de jouer un rôle mesuré dans la composition :
Le premier, le plus au sud, prend des proportions verticales et offre une séquence réfléchie entre l’école existante et le nouveau complexe. Un rapport entre les façades se met en place notamment par l’alignement côté sud – le seul – et tant et par les proportions et la nature de ses ouvertures que par la rigueur de leur positionnement. Cela permet au nouveau groupe scolaire de s’afficher sur la place sans prendre le dessus sur les bâtiments existants mais de dialoguer avec eux. L’entrée se fait par le nord, depuis l’esplanade principale.
Ce bâtiment accueille les programmes publics et extra-scolaires. Organisé en strates superposées, le rez-de-chaussée et le niveau 1 contiennent le réfectoire alors que la bibliothèque prend place dans les niveaux 2 et 3. L’articulation de ces deux parties du programme ont la même organisation avec un niveau d’entrée et un niveau supérieur reliés spatialement par une double hauteur dans laquelle est placé un escalier qui leur permet de fonctionner indépendamment de la cage d’escalier qui relient tous les niveaux. Cela offre aux utilisateurs une liberté de fonctionnement par exemple pour centraliser les entrées de la bibliothèque et du réfectoire.
le second, le plus au nord du site, accueille les salles de classes. Il se décale légèrement de la rue pour marquer son indépendance et pour conserver certains arbres élégants. Il a deux entrées : une première à l’est depuis l’avenue de la gare et une seconde côté sud depuis l’esplanade principale et les préaux de récréations. Son fonctionnement se veut simple et rationnel : une grande zone de distribution centrale nord-sud contenant un escalier d’une seule volée distribuant les salles de classes de part et d’autres. Cette distribution claire et lumineuse permet à l’écolier de s’orienter. Les plans superposés proposent une structure économe.
Le troisième, qui contient les programmes sportifs, s’implante en décalage avec les deux autres, définissant ainsi deux préaux distincts en baïonnette offrant deux ambiances. L’une est plus sécurisée alors que l’autre prend une connotation plus publique et offre une vision d’ensemble des trois bâtiments ainsi que des diagonales avec le contexte.
Les salles de gym, semi enterrées et positionnées au point bas de la parcelle, cherchent à limiter les mouvements de terrain tout en évitant de mettre en place un volume trop haut.
Le positionnement des 3 bâtiments offre des aménagements extérieurs interconnectés sans césures afin de maintenir une fluidité et pour offrir aux habitants plusieurs possibilités de s’approprier voir même de définir de nouveaux cheminements à travers le complexe scolaire et extra-scolaire. Les décalages avec les alignements affirment l’indépendance du complexe scolaire mais son orthogonalité et ses façades réglées rappellent que des activités qui s’y déroulent. La volonté est aussi de ramener l’attention sur l’enseignement et l’étude plutôt que d’attirer l’attention sur les bâtiments (focaliser la lecture du projet sur le contenu et non sur le contenant).