Centre forestier, Montmollin

Maître d’ouvrage

Etat de Neuchâtel

Localisation

Chemin de la Prise 1a, Montmollin

Dates

2019-2022

Statut

Livré

Collaborateurs

Fabrice Agustoni, Simon Schneider, Elea Dubochet, Apolline Dubois, Malou Siegfried

Photographies

Eveline Perroud

Description du projet

Couper du bois, le stocker, chasser et abriter les personnes à la charge de ces taches. La plus belle qualité commune aux thèmes abordés par ce projet est qu’ils existent depuis très longtemps, et même depuis nos origines.

Les méthodes, outils et contraintes pratiques ont certes évolués, mais nous sommes face à un risque d’obsolescence quasiment nulle. L’intemporalité du sens et des fonctions du bâtiment permet de mettre en évidence les professions qu’il accueille et de souligner toute leur pertinence et leur nécessité notamment pour maintenir une forêt équilibrée et sûre.

Un centre forestier. Apparaissant au premier abord comme un programme simple et relativement immédiat dans les défis qu’il pose, il aurait été faux de prendre à la légère les complexes questions qui se sont d’emblée posées.

La donne était claire, il s’agissait de reconstruire un bâtiment qui avait brulé. Le site, cohérent quant à sa situation centrale régionale et sa position locale, accueillait déjà un couvert épargné par l’incendie. Ce dernier était conçu en une succession de travées abritant du bois en différents états. Cette structure saine offrait des proportions adaptées et il était impensable de ne pas la conserver. Mélangeant métal et bois lamellé collé de grandes dimensions, il a fallu la dompter pour qu’elle puisse abriter une partie du programme. Elle a été le point de départ du projet également des 2 travées supplémentaires construites en ouest qui sont le résultat d’une extrusion de la forme de départ.

Ces 2 travées nouvelles se démarquent grâce à quelques détails extérieurs. De l’intérieur, elles ont des proportions légèrement différentes et sont les plus équipées, elles contiennent les locaux les plus finis. Plus on se déplace vers l’est dans la partie où la structure était préexistante, plus les locaux sont dépouillés et destinés à accueillir des programmes « bruts ». Ainsi, les travées nouvelles accueillent les bureaux et les vestiaires, alors que celles situées en est offrent des espaces abrités extérieurs pour les produits de bois comme les copeaux. Au milieu du système se trouvent les dépôts, les véhicules et les locaux techniques, dont notamment le CAD alimenté en plaquettes de bois qui chauffe tout le site. Cette stratégie par tranches a permis de proposer une certaine efficience dans le traitement de l’enveloppe. Chaque tranche a son statut sur le plan thermique, allant de l’intérieur « isolé et chauffé » vers « l’extérieur abrité » en passant par « l’isolé non chauffé ». Dans le même ordre d’idée, chaque tranche a ses spécificités et ses besoins en hauteurs. Elles ne s’imbriquent pas mais communiquent à travers les voiles séparant les travées qui jouent aussi le rôle de barrières contre le feu.

L’enveloppe en lames de mélèzes non traitées permet d’unifier l’ensemble qui est entièrement composé de bois neuchâtelois. Le bardage est vertical en référence aux pratiques des premiers constructeurs. Ainsi, l’eau de pluie peut suivre les veines du bois. Dans le but de réduire les chutes et d’utiliser tout le tronc, elles sont de différentes largeurs. Le bois se grisaillera sans se dégrader. Le bâtiment changera de couleur et se foncera, le fondant rapidement dans son environnement dont il rejoindra les nuances.